Propriétaire lyonnais
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Jean Perréal fait partie des personnes dont on dénombre les biens, meubles et immeubles, possédés par les habitants de Lyon en 1515.
« Au Moyen Âge, la frontière entre le royaume de France et l'Empire passe par la Saône. Elle est donc divisée en deux jusqu'au rattachement opéré par Philippe le Bel au XIVe siècle. Mais la tradition se poursuit de nommer la ville à l'ouest de la Saône le Royaume et celle de l'autre côté l'Empire." (Wikipedia)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lyon_%C3%A0_la_Renaissance
Jean Perréal « habite du côté de l’Empire, tout d’abord dans le quartier de la Gerbe et de Saint-Nizier (CC7, f°6v).
Dès 1493, il possède un jardin dans le quartier de la rue Mercière, alors non bâti (CC6, f°17v) et il loue alors une maison à Pierre de Bastida, secrétaire de l’église Saint-Nizier (CC7, f°6v). Il est taxé à 5 s. (CC221, f°90v).
A partir de 1512, il habite vraisemblablement sur ce terrain ou dans son voisinage (CC255, f°78). Il est alors voisin de Jean Ramel et Blaise Chobal Vazel en 1515 (ces deux derniers sont eux-mêmes voisins d’Antoine de la Vanelle) (CC21, f°232).
Il possède également plusieurs terres hors de la ville, à Saint-Sébastien et Ecully (CC21, f°232 et CC25, f°237).
Marié, il élit, avec son épouse, sa sépulture dans l’église Saint-Nizier en 1522. »
Tania Lévy, Les peintres de Lyon autour de 1500, Presses Universitaires de Rennes, 2017.
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Parcourons les Archives anciennes - Série CC – Impôts et comptabilité - CC1 à CC800 des Archives de Lyon, relevé établi par Mireille Rausch sous la direction de Madame Dureau ; mars-avril 1999 :
1493 - Nommées ou dénombrement des biens meubles et immeubles possédés par les habitants de Lyon :
« Jean de Paris (Perréal), peintre, tient " une plasse contenant deux piez (pies, c'est-à-dire parcelles) du grand jardin qui fut des Vistes (des Le Viste), acquis nouvellement de Jacques Dodieu par Nicolas Chanu, en la dite rue, du costé devers le matin, joignant à la maison de Jehan Du Peyrat, marchand, et la maison de Jehan Huguetan, imprimeur, devers le vent. Et peuvent valoir par an, pour le présent, actendu qu'il n'y a rien de bâti, 9 livres tournois, à cause de la charge de la pension ; "Jean Huguetan possède une " maison neufve, contenant deux piez des dits jardins, et jardin dernier, en la dite rue, du costé devers le matin, joignant aux piez du dit Jehan de Paris, devers la bize, et la maison de François de Bourg, mercier, devers le vent. Et peult valoir, par an, 25 livres tournois ; " (p. 20)
Cette indication concernant les familles Le Viste et Dodieu peut être une piste intéressante quand on sait que les tapisseries de La Dame à la licorne de Cluny ont été commandées par Antoine II Le Viste.
Antoine II Le Viste est issu d’une ancienne famille établie à Lyon. Il a deux sœurs, Jeanne et Radegonde qui épouse Jacques Dodieu (v. 1460-1501), seigneur de Velly, fils de Guillaume Dodieu, échevin de Lyon, conseiller de la ville de Lyon, et de Marguerite Porte. Il était notaire et secrétaire du roi, collecteur des tailles de la ville de Lyon, du Lyonnais, Forez et Beaujolais.
(cf. Claude le Laboureur, Les mazures de l'abbaye Royale de l'Isle-Barbe, 1681)
En 1502, après le décès de son oncle Jean IV, Président de la Cour des Aides, mort en juin 1500 ne laissant que trois filles, Claude, Jeanne et Geneviève, mais aucun fils, Antoine II Le Viste revendique le tènement de Bellecour et la grande maison des Le Viste, rue Saint-Jean à Lyon, en application d'anciennes dispositions testamentaires et en tant que descendant mâle d'une branche cadette portant le nom et les armes de la famille.
« La maison des Vistes fut ancienne en la ville de Lion. Et vindrent de Breysse, comme j'ay ouy dire a Monsr messire Claude Dodieu, evesque de Rennes, parent desd. Vistes. Et estoient appellez Vittes et non Vistes. Et toutesfoys ce n'estoit pas leur vray surnom, sed alio cognomine appellabantur, comme me disoit mondit seigneur de Rennes. Sed de hoc alio cognomine non recordor. Et prindrent ce surnom Vitte d'ung de celle maison qui estoyt grandement diligent et prompt a fere tout ce qu'il avoyt a fere, fust-ce a cheminer ou a autre fere. Vitto autem, au langaige de Breysse et de Lionnois, c'estoit a dire diligent, prompt et qui tost expedioyt une chose ; et estoyt celluy appelé lo Vitto, unde familie agnomen. » La précision est de Claude Bellièvre dans ses Notes historiques sur la ville de Lyon où il résidait.
1493 - Nommées ou dénombrement des biens meubles et immeubles possédés par les habitants de Lyon - Nommées, du côté de l'Empire :
« Jean Perréal dit de Paris, peintre, tient en location un des quatre corps de logis que possède en la même rue maître Pierre de Bastida, sacristain de Saint-Nizier ; Jean Poytier, brodeur » (p. 23)
1499 - Taxes perçues au nom du roi (1499) Tailles imposées à la Ville :
« Jean de Paris (Perréal, qui était alors domicilié dans la rue de la Gerbe), peintre, " pour immeuble " 25 sous. » (p. 189)
1503 - Taxes communales (1503) Recensement des habitants assujettis aux tailles :
« Benoit Bonnard, écrivain, et Jean de Paris, peintre, payent tous deux 25 sous. Perréal continuait d'habiter la rue de la Gerbe où il était possessionné. » (p. 339)
« Jean de Paris (Perréal), peintre, qui avait quitté la rue de la Gerbe pour aller habiter celle de l'Archidiacre, commençant du costé devers Saint-Nizier et tirant jusqu'à l'entrée de la rue Boysson (Buisson) » (p. 344)
1515 - Nommées ou dénombrement des biens meubles et immeubles possédés par les habitants de Lyon - Personnes dont le prénom commence par les lettres A, B, ou C :
« Antoine Forestz (Forest), bossetier, possède, dans la rue Thomassin, une maison contiguë à celle du peintre Perréal » (p. 55)
Personnes dont le prénom commence par la lettre J :
« Jean Perréal, dit de Paris, peintre, tient une maison haulte, moyenne et basse, en la dicte rue (rue Thomassin), joignant la maison Antoine de La Vanelle, devers matin, et la maison Antoine Forestz, bossetier, devers soir. Extimée valoir par an 60 livres, pour ce 200 livres ; à la charge de 3 livres 10 solz 10 deniers pension à Baltazard Chapard et Jean son frère, et 35 solz 6 deniers mesire Estienne Chappard, reste 148 livres 8 solz 9 deniers. »
On lit en marge : « Il a rachepté la dicte pension, pour ce demeure la maison à son dernier taux. »
Ses meubles sont cotés 100 livres.
« Plus tient, qu'il a acquis de messire Antoine Chapuis, une vigne, Saint-Sébastien, contenant trente fessorées (estimée), 30 livres. »
(Cette vigne fit partie du ténement de Roland Gribaud, où eut lieu, en 1529, la fameuse trouvaille des Tables en bronze de l'empereur Claude, appelées aussi Tables-Claudiennes.)
La nommée de Perréal se termine par un nouvel article ainsi conçu :
« Plus tiennent les hoirs du dit Perréal, à Escully, au lieu appelé les Gorges, une petite maison, deux bicherées de terre et une vigne contenant vingt-quatre fosserées, qui fut des hoirs Anthoine Mégret. Extimé le tout 48 livres (sic), etc. » (p. 62-63)
« C'est à Etienne, l'un des trois fils de feu Louis Chapard, que le controlleur Jehan de Paris devait une pension de 2 livres 10 sous. » (p. 65)
1523 - Taxes communales ; Garde de la Ville et Fortifications :
« Roland Gribaud, six hommes ; (c'est, il est bon de le rappeler une dernière fois ici, dans une vigne dépendante d'une propriété que ce marchand drapier avait acquise du peintre Jean Perréal, le long de la côte Saint-Sébastien, que furent trouvées les plaques d'airain gravées, dites Tables de l'empereur Claude). Jean Gaudin et Jean Rigaud, verriers. Le premier taxé à deux hommes, l'autre à trois hommes, etc. » (p. 362)
1524 - Taxes communales ; Garde de la Ville et Fortifications
« Jean Perréal, dit de Paris contrôleur (des fortifications de la ville), 5 livres. " MM. les conseillers, en faveur des plaisirs qu'il a faitz à la ville, mesmes au fait des fortifications, ont ordonné le quicter. » (p. 366)
https://www.archives-lyon.fr/sites/aml/files/2021-03/IR_CC.pdf
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