Décès
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Jean Fouquet, Château de Melun
entre 1455 et 1460
Prise de Melun par les Normands
Grandes Chroniques de France
BnF, Département des estampes, Ms. fr. 6465
détail de la miniature du folio 166v
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Melun

Robert II le Pieux à Rome - Siège de Melun en 999
Comme il y a un mystère sur le nom de Perréal, il en existe un sur la date de son décès. Repose-t-il à Lyon dans l’église de Saint-Nizier que son épouse et lui avaient choisi en 1522 pour leur lieu de sépulture
ou repose-t-il dans une tombe anonyme à Paris, quelque part près de la rue du Temple ?
Si l’on suit le texte de Fortuné Rolle, archiviste adjoint du département du Rhône et de la ville de Lyon, de 1861, basé sur un document de 1529, Perréal, « déjà fort avancé en âge, avait dû quitter cette vie entre les années 1524 et 1528. » Il en veut pour preuve « la note suivante écrite dans un Carnet servant pour tenir raison de ce qu'il est deu à la ville et communaulté de Lyon, et aussi de ce que la ville doit, mesmement touchant l’emprunct fait sur les apparans ès mois d'aoust, septembre et octobre 1529 pour promptement fournir la rançon du Roy […] pour la vefve du controlleur Jehan de Paris, viij l. vj s. viij d. Ainsi donc, plus de doute, ce qui n'était qu'une conjecture de ma part est devenu une réalité, et, en 1529, Perréal avait bien décidément payé son tribut à la nature. » Il ajoute : « En cela je tombais d'accord avec M. Auguste Bernard, qui, dans son livre consacré à Geofroy Tory, assigne approximativement cette dernière date à la mort du vieux maître lyonnais. »
Fortuné Rolle, « Documents sur les travaux pour la ville de Lyon, de Jean Perréal, dit de Paris, peintre et valet de chambre des rois Charles VIII, Louis XII et François Ier, extraits des Archives communales de Lyon », Archives de l'art français, dir. Anatole de Montaiglon, 2e série, t. I, Tross, 1851, p. 15-142.
https://resources.warburg.sas.ac.uk/pdf/cbh10b2898650M.pdf
Auguste Bernard, s’appuyant sur les dates des éditions des livres II et III du Champfleury en conclut que« cet éminent artiste […] n’est mort que vers 1528, si mon appréciation est exacte. »
Auguste Bernard, Geofroy Tory, peintre et graveur, premier imprimeur royal, réformateur de l'orthographe et de la typographie sous François Ier, Tross, 1865, p. 37.
Si l’on suit le texte de Maurice Roy, de 1934, basé sur des documents de 1530 et 1554, Jean Perréal meurt à Paris en juin ou juillet 1530.
La date du décès est certifiée par un acte notarié daté du 1er octobre 1554 et établi par deux notaires du Châtelet de Paris, G. Lecotas et T. Trouvé, à la demande de Jacques de Thomassin (dit de Saint-Barthélémy, chevalier, seigneur de Montmartin, écuyer ordinaire du roi), sur le témoignage de Jehan le Beau, 55 ans, son commis lors des travaux au château de Melun en 1529 et 1530, qui, pendant sa dernière maladie, lui a fait signer le 5 avril 1530 (nouveau style) une quittance de 30 livres représentant ses gages pour janvier-février-mars ; et de Madeleine Charpentier, 50 ans, veuve de Pierre Bynet, menuisier : elle était près de lui lors de son décès, rue du Temple à Paris, et l’a vu porter en terre.
Maurice Roy, « Jean Perreal. Témoignages authentiques sur la date de sa mort », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1909 ; Artistes et monuments de la Renaissance en France, Champion, 1934, t. 2, p. 433-435.

Plan de Truschet et Hoyau, Paris vers 1550
détail : autour de la porte du Temple
https://urbanisation-paris.com/2020/03/28/paris-vers-1550-le-plan-de-truschet-et-hoyau/

https://www.secretsdeparisiennes.com/la-rue-du-temple
Léon Charvet prouve la présence de Jean Perréal auprès de François Ier à Saint-Germain-en-Laye en avril et en mai 1527. Il cite une lettre de son ami Cornelius Agrippa datée du 3 avril 1527, envoyée de Lyon (qu’il quitte le 6 décembre suivant pour se rendre à Anvers) qu’il termine ainsi :
« Je désire que notre Jehan de Paris jouisse d’une bonne santé, mais surtout qu’il revienne auprès de nous à Lyon, ou qu’il me soit permis d’aller un jour vers lui. » Agrippa termine sa lettre en se plaignant du long silence de Perréal.
Une autre lettre, à un ami inconnu, datée du 17 mais, finit ainsi : « Salue pour nous l’évêque de Bazas, Lefevre, Maurin & Jehan de Paris, le peintre. »
Léon Charvet conclut ainsi : « Cette lettre répondait à celle du 10 mars à lui écrite de Saint-Germain-en-Laye, par Chapelain. Perréal séjournait donc avec la cour, à Saint-Germain-en-Laye, en avril et mai 1527. »
Léon Charvet, Biographies d’architectes : Jehan Perréal, Clément Trie et Édouard Grand, Clairon Mondet, 1874, p. 215-216.
Caroline zum Kolk, Marion Müller (éds.), Itinéraire de François Ier. Les lieux de séjour du roi d’après ses actes (1515-1547), Paris, Cour de France.fr, 2015. Données publiées d’après l’itinéraire édité par Paul Marichal.
https://cour-de-france.fr/squelettes/bases/itineraires/recherche_itineraire.php
[Après son départ de Madrid le 17 mars 1526, François rentre en France et commence sa traversée de son royaume via Cognac, Angoulême et Amboise, il est à Saint-Germain-en-Laye du 12 novembre 1526 au 16 avril 1526 d’où il part pour Paris puis Vincennes. Il passe noël 1527 et le jour de l’an 1528 à Saint-Germain-en-Laye. Pendant ces années où le roi séjourne dans diverses villes, Perréal est-il toujours près de lui à dessiner, peindre… ?]
La fin des années vingt trouve Perréal très rarement à Lyon. Comme l’indique la lettre de Cornelius Agrippa, il semble suivre la cour qui réside sur Paris et sa région à partir de fin octobre 1526, quand bien même des travaux pour le compte du roi ne sont pas documentés et qu’il cesse d’apparaître dans les comptes royaux en 1527.
A-t-il suivi assidûment la cour dans ses pérégrinations, dès le retour du roi (depuis la frontière ?) dans les diverses régions de France, François Ier étant avant tout domicilié en région parisienne ? En 1530, le roi est à Troyes, puis Joinville, Dijon pour atteindre Moulins et revenir à Blois. En juin et juillet 1530, il est à Bordeaux et sa région.
« Entre 1529 et 1543 des travaux furent commandités par le comte François de Bourbon, comte de Saint-Pol, une nouvelle décoration fut réalisée par Jean Perréal ; le maître maçon Jean François exécuta également quelques travaux. »
Hélène Colson, Le Château royal de Melun, Mémoire de maîtrise d’archéologie, Paris IV, sous la direction de Dany Sandron, 2001, p. 77. https://inventaire.iledefrance.fr/dossinventaire/pdf/IA77000416.pdf

Eugène Grésy, Reconstitution de l'élévation du château royal (19e siècle)
Papier aquarellé, Musée municipal de Melun. inv. 139.1
Le château est démoli en 1833.
https://inventaire.iledefrance.fr/illustration/IVR11_20057700590NUCA
Tania Lévy souligne que Roy publie des extraits de documents notariaux du Châtelet sans en donner les références et que « les actes mentionnés par M. Roy n’ont pu être retrouvés dans les registres notariés de Paris (les notaires qu’il mentionne, G. Lecotas et J. Trouvé, ne figurent pas parmi les archives conservées).
Tania Lévy, ''Mysteres'' et ''joyeusetés'' : les peintres de Lyon autour de 1500, Art et histoire de l’art. Paris-Sorbonne, 2013, p. 88-89.
En fouinant sur la Toile, j’ai trouvé sur le site des archives de Lyon d’autres renseignements de l’année 1529 pouvant prouver que Perréal était encore en vie cette année-là : « monsieur le contrerolleur Jehan de Paris, cotisé à raison de 16 sous 8 deniers pour denier, 8 livres 6 sous 8 deniers ». Que sont devenus ces documents notariaux ?
Taxes perçues au nom du Roi (1529) Rançon de François I°, cote : CC 0136-2, p. 222-223.
https://www.archives-lyon.fr/sites/aml/files/2021-03/IR_CC.pdf
https://www.archives-lyon.fr/sites/aml/files/2021-03/IR_CC.pdf
Cote : CC 0136 -2 Référence informatique : 00000235
Registre : Reliure parchemin XVI° siècle – 326 feuillets, in-folio, papier.
1529 – Fiche 2/4 Taxes perçues au nom du Roi (1529) Rançon de François I°
https://www.archives-lyon.fr/sites/aml/files/2021-03/IR_CC.pdf p. 222-223.
Mais n’est-ce pas le même document ? Il semblerait que non : Rolle indique juste avant « vefve du controlleur Jehan de Paris » les noms des frères Guillaume et Ennemond Juge, juxtaposition que l’on ne retrouve pas dans le document cité ci-dessus où l’expression « monsieur le contrerolleur Jehan de Paris » est précédée de « Jean de Beauvoir, imprimeur allemand » et suivie de « la fille du dit de Paris, dame de Champanerue, pour la grange de Meigret, à 35 sous 5 deniers pour denier ».
Est-ce que ce dernier document (où se retrouve la même somme due : viij l. vj s. viij d. - 8 livres, 6 sous, 8 deniers) date du début de l’année 1529 et que celui adressée à sa veuve intervienne après son décès cette même année, disons en juin-juillet pour être en accord avec les documents de Roy ? Mais il y aura toujours la quittance du 5 avril 1530 (nouveau style), qui atteste qu’il est encore en vie à cette date, bien que malade.
Tentons une synthèse en rapprochant les trois documents :
– l’expression « nouveau style » après l’année « 5 avril 1530 » ajouté par Roy doit avoir son importance. Cela sous-entend-il que les dates de Rolle sont d’ancien style ?
Concluons (provisoirement) : ainsi seraient harmonisées les dates des trois documents et Jean Perréal de Paris pourrait quitter ce monde à la fois dans l’été 1529 ancien style et dans l’été 1530 nouveau style ? Don d’ubiquité qui semble avoir été toujours le sien : vivre à la Renaissance, c’était vivre un pied dans le style ancien et l’autre pied dans le style nouveau. Ses œuvres s’accordent à cet axiome.
Olivier Guyotjeannin et Benoît-Michel Tock « Les styles de changement du millésime dans les actes français (XIe-XVIe siècles)», Bibliothèque de l’école des chartes, tome 157, janvier-juin 1999. https://archives.lot.fr/a/203/le-commencement-de-l-annee/
Tania Lévy nous apprend que : « Sa fille et sa veuve sont mentionnées en 1535, 538 et 1545. Il avait au moins un fils, dont aucune trace ne subsiste dans les archives lyonnaises, mais qui est connu par une lettre de Perréal (Pradel 1963, p. 156, 167). Ses héritiers sont mentionnés de son vivant, dès 1515. »
Clément Marot dans le XXIXe rondeau de son L'Adolescence Clémentine, imprimé en 1532, évoque les deux sœurs de Claude qui vient de décéder (Et vous ses Sœurs dont maint beau tableau sort), qui sont donc les filles (peintres ?) de Jean Perréal, Claude étant son fils.
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Au tout début de sa dédicace de sa Complainte de Nature à l’alchimiste errant à François Ier, Perréal écrit :
Mon souverain seigneur, bienfaicteur et tout l'espoir de ma vieillesse, par la grace de Dieu, sacré tres crestien roy de France et premier de ce nom François, tres puissant prince et victorieux debellateur de la gent elvessienne, nation superbe et belliqueuse, mais vaincue comme fut congneu le jour Saincte Croix, au lieu de Saincte Brigide en vostre duché de Millan, en toute crainte amoureuse et humble amour obediente, salut.
[Mon souverain seigneur, bienfaiteur et tout l'espoir de ma vieillesse, par la grâce de Dieu, sacré très chrétien roi de France et premier de ce nom François, très puissant prince et combattant victorieux de la nation helvétique, nation superbe et belliqueuse, mais vaincue comme il est connu le jour Sainte Croix, au lieu de Santa Brigida dans votre duché de Milan, en toute crainte amoureuse et humble amour obéissant, salut.]
Perréal évoque ici la bataille de Marignan, le 15 septembre 1515, jour symbolique de la Sainte Croix. François Ier s’est installé dans l’abbaye locale de Santa Brigida (Sainte-Brigitte) et y a établi son quartier général.
Perréal poursuit ainsi sa dédicace à François Ier :
Comme ainsi soit que griefve maladie, aprés icelle victoire, m'a longuement detenu à Lion et recullé de vostre tant humaine presence par l'espace de XI mois et depuis au vouloir Dieu revenu en convallessance, puis, par le conseil du medecin, me fut dit prendre et changer l'aer pour mieulx fortiffier ma debille et pauvre piece de chair, si montay à cheval pour aller trouver nouvel aer et prins mon chemin au beau pais du Daulphiné, auquel je fus par l'espace de X ou XII jours.
Il évoque maintenant une maladie qu’il faut prendre au sérieux, même si la séquence qui suit ce préambule (ung chasteau pres de là, fort antique et de vieille structure + ung livret fort viel, plus relié d'yraignes et de pouldre […] intitulé La Complainte de Nature […] écrit de la vieille lectre et ancienne mode d'escripre qui estoit de latin) est peut-être une invention d’écrivain.
Cette maladie l’a éloigné de la suite du roi pendant près d’une année et il était temps de renouer avec lui en lui offrant ce long poème qu’est la Complainte de Nature à l’alchimiste errant (ou Remontrance dans la première édition de 1561).
Comment comprendre ce texte ?
« griefve maladie, aprés icelle victoire » : a-t-il suivi François Ier en Italie en 1515 et est-il tombé malade après la bataille de Marignan puis rapatrié à Lyon ?
Quels autres peintres et artistes ont suivi l’armée en 1515 ? Perréal aurait-il été le seul et son retour rapide en France a-t-il interdit toute représentation de la bataille ? Le roi l’aurait-il sollicité seul, lui qui venait en deux ans d’immortaliser la reine Anne de Bretagne et le roi Louis XII, et à qui il avait conservé le titre de peintre officiel ?
Ou bien, resté à Lyon, était-il prévu qu’il retrouve le roi en Italie après les combats, pour le suivre dans ses déplacements jusqu’à sa rencontre à Bologne, entre les 11 et 15 décembre 1515, avec le pape Léon X afin de signer un concordat … et peut-être avec Léonard de Vinci ?
Le rappel de cette victoire où il n’était pas a-t-il pour but de féliciter le roi revenu auréolé de gloire et de s’attirer ses bonnes grâces ?
Tombé malade après le 15 septembre 1515 et « detenu » à son domicile à Lyon onze longs mois soit environ jusqu’à la mi-août 1516, Perréal est « recullé », privé de la « tant humaine presence » du roi dont il est pensionné au titre de peintre officiel.
François Ier est resté hors du royaume pendant près de cinq mois, du 16 août 1515 au 13 janvier 1516, date de son retour à Sisteron.
En août 1516 (onze mois après Marignan), le roi est en Touraine (Tours et Amboise) puis à Blois, et de retour à Paris le 04 octobre 1516.
Perréal est alors en « convallessance » chez lui, puis en Dauphiné de dix à douze jours pour « changer l'aer ».
À quelle date et où remet-il au roi le manuscrit de la Complainte ?
À Amboise ou Blois en août, à Paris dès le 5 octobre, à Amboise ou Blois du 25 septembre au 15 janvier 1517 ?
Retour vers le passé :
Cette maladie de 1515 semble un rappel de la maladie dont l’a sauvé Symphorien Champier, docteur en médecine lyonnais qui suivait aussi les armées de Louis XII en Italie, en 1509, en tant que médecin du duc Antoine de Lorraine.
Dans sa lettre de Lyon à Marguerite d'Autriche du 9 novembre 1509, Jean Perréal écrit : « en ceste derniere guerre contre les Veniciens, ou ay eu plus de dangier que de mal. »
Jean Le Maire de Belges le rapporte dans son ouvrage, moitié en vers, moitié en prose, intitulé la Légende des Vénitiens :
« Car si doint Dieu que avec la Haultesse Régalle le dit Maistre Jehan de Paris, vostre bon amy, soit icy de retour bien brief affin que je l’honnoure & conjouysse avecques ce noble Docteur physitien Lyonnois très scientificque, Messire Symphorien Champier, qui l’a tiré hors des maschoires de la mort, esquelles s’estoit engouffré par trop grant labeur, abstinence & vigilance. Doncques en espoir de les reveoir tous deux ainsi que je desire, je clorrai icy le pas, me recommandant humblement à vostre Seigneurie.
A Lyon, le douziesme jour d’aoust mil cinq cens & neuf. »
https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Heptam%C3%A9ron_des_nouvelles/Tome_IV/17
Perréal avait-il des soucis de santé ? Pourtant il a vécu jusqu’à l’âge d’au moins 70 ans s’il est né en 1560.
Il faut penser à Jean Perréal, à ses quinze dernières années, de 1515 à 1530, plus ou moins évincé des commandes officielles, à réparer en fin de vie ce château de Melun aujourd’hui disparu, dont il n’a que faire sinon à gagner sa pitance (à moins qu’il y ait peint quelques fresques) et mourir seul à Paris qui lui a donné son nom dans le siècle d’avant et qu’il conservera jusqu’au dernier jour comme un talisman.
Qu’a-t-il dessiné et peint durant ces quinze années ? Quels mécènes l’ont sollicité ? À quel autre artiste a-t-on attribué ses œuvres ? Faut-il suivre Albert Châtelet : « Parmi les nombreuses feuilles attribuées aux Clouet, il est probable qu'un examen attentif permettrait d'en rendre encore quelques autres à Jean Perréal. » ?
Albert Châtelet, Jean Prévost, Le Maître de Moulins, Gallimard, 2001.
Cécile Scailliérez écrit en conclusion de son étude « Quelques propositions pour Jean Perréal et le portrait français autour de 1515 » :
« On ne peut guère étudier le portrait français du début du règne de François Ier sans être confronté à la question relative de la "modernité" de Jean Clouet face à l'"archaïsme" de Perréal, ni désespérément curieux de cette partie de la carrière de Jean Perréal qui le montre au côté de Jean Clouet dans les comptes royaux.
Ceux-ci le mentionnent en effet jusqu'en 1527 et l'artiste meurt en 1530. En 1516, un an après l'avènement de François Ier, Bourdichon, Perréal et Clouet apparaissent ensemble sur la liste des valets de garde-robe ; en 1519, tous trois deviennent valets de garde-robe extraordinaires ; après la mort de Bourdichon en 1522, Clouet et Perréal reçoivent des gages identiques de 240 livres (sauf en 1524 et 1526, où ils sont moins payés).
Gagé certes, mais apparemment moins implanté à Paris qu’à Lyon où il fut officiellement chargé de fonctions qui l’apparentent à un ingénieur militaire, Perréal a-t-il réellement travaillé pour le roi et, si oui, qu’a-t-il fait ? A-t-il même tout simplement continué de peindre ?
Nous n’en avons pas le moindre témoignage sûr au-delà de 1516, date à laquelle il signe d’un acrostiche la Complainte de Nature à L’Alchimiste errant, poème de son cru qu’il dédie au roi et orne de la grande enluminure… »
Cécile Scailliérez, « Quelques propositions pour Jean Perréal et le portrait en France à l’avènement de François Ier » La France et l’Europe autour de 1500, p. 179-192.
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Compléments
Maurice Roy, « Jean Perreal. Témoignages authentiques sur la date de sa mort », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, 1909 ; Artistes et monuments de la Renaissance en France, Champion, 1934, t. 2, p. 433-435.

Israël Silvestre, Vue de Melun vers 1660, gravure. Bnf. Détail.
Le châtelet au bout du pont, à gauche ; sur la droite, au premier plan, le château ; et derrière, les flèches de Saint-Étienne et de Notre-Dame ; tout à droite, les moulins de Saint-Sauveur et du pont.
https://dhistoire-et-dart.com/AutourdeMelun/PH1VilleRoyale.html
Témoignage de Jehan Lebeau
1er octobre 1554. — Jehan Lebeau receveur pour monseigneur le Grant Prieur du Temple à Paris en sa terre et seigneurie de Sandeny en Brie, âgé de 55 à 56 ans ou environ, dit, certifie et pour vérité atteste qu'il a eu bonne et vraye congnoissance de feu Jehan Perreal, dit de Paris, en son vivant paintre et varlet de chambre du Roy, par ce que, moyennant le decès dud. Perreal qui fut en l’an Mil Ve trente en juing ou juillet, n'est memoratif du jour ne du moys, led. attestant estoit commis dud. deffunct aux reparacions du chasteau de Melun lors aparten. à feu Monseigneur le conte de Saint-Pol, soubz lequel Ser led. deffunct Perreal estoit aussi commis à faire led. reparacions, le dit savoir led. attestant p. ce que durant la maladie d’icellui deffunct Perreal, de laquelle il deceda, il feist faire et signer à icellui Perreal une quictance de la somme de 30 l. t. que led. attestant luy avoit baillée pour ses gaiges que led. Sgr de Saint-Pol luy avoit ordonnez pour les moys de janvier, fevrier et mars de l'an Mil Ve vingt-neuf, laquelle, pour plus se rememorer du temps, il a presentement exibée aux notaires soubscriptz qui est dattée du 5e jour d'avril oud. an 1529 avant Pasque, signé : Perréal, avec deux autres quittances dud. Perreal, l’une dattée du 12e et l'autre du 20e jour du moys d'octobre aud. an 1529, et que à ceste cause ne y a que environ vins cinq ans que led. deffunct est deceddé, dont et desquelles choses susdites Messires Jacques de Thomassin, dit de Saint-Barthelemy, chevalier. escuyer d’escuyrie ordre du Roy, pour ce présent, a requis aux notaires soubzcriptz lettres qui luy ont octroyé et baillé ces presentes pour luy servir et valloir en temps et lieu que de raison. Ce fut fait et octroyé l'an Mil Ve cinquante quatre, le premier jour d'octobre.
J. TROUVÉ
Témoignage de Magdaleine Charpentier
Magdaleine Charpentier, vefve en dernières nopces de feu Pierre Bynet, en son vivant menuysier, dem. en la rue du Temple, âgée de 50 ans ou environ, dit certifie qu’elle a eu bonne congnoissance de feu Jehan Perreal, dit de Paris, en son vivant paintre et varlet de chambre du Roy, que l'on appelloit le controlleur, pour l'avoir veu plusieurs foys comme demourant lors l’un auprès de l'autre et aussi pour ce que led. Beynet, sond. mary, pensa, veilla et sollicita led. deffunct de la maladie de laquelle il decedda, qui fut, comme luy semble,vers la trente, y a eu environ vingt-cinq ans, le dit savoir aussi pour ce que led. deffunct de Paris donna à sord. mary, pour ses sallaires de l'avoir servy, partie de ses meubles, ainsi que sond. mary luy deist ung an et demy ou environ après le décès dud. de Paris que led. Bynet espousa lad. attestant, y a eu aux espousailles d'après les Pasques dernieres passées vingt-troys ans, et aussi que lad. attestant se tenoit devant led. deffunct de Paris lors de son decès, comme dit est, et le veid porter en terre et vendre ses biens meubles. Dont et desquelles choses susd. Messire Jacques de Thomassin, dit de Saint-Barthelemy, chevalier, sr de Montmartin et escuyer d’escuyrie ordre du Roy, pour ce present, a requis aux notaires soubscriptz lettres qui luy ont octroyé et baillé ces présentes...
Fait et octroyé l'an M. Ve cinquante-quatre, le lundi premier jour d'octobre.
G. LECOTAS J. TROUVÉ
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